Un amour impossible - Christine Angot

6/10 ★ Voici la quatrième de couverture :

"- Les gens veulent l'amour conjugal, Rachel, parce qu'il leur apporte un bien-être, une certaine paix. C'est un amour prévisible puisqu'ils l'attendent, qu'ils l'attendent pour des raisons précises. Un peu ennuyeux, comme tout ce qui est prévisible. Elle brouille l'ordre, elle surprend. Il y a une troisième catégorie. Moins connue, que j'appellerai... la rencontre inévitable.
- Pour toi, notre rencontre, elle appartient à quelle catégorie ?" 

Pierre et Rachel vivent une liaison courte mais intense à Châteauroux à la fin des années 1950. Pierre, érudit, issu d'une famille bourgeoise, fascine Rachel, employée à la Sécurité sociale. Il refuse de l'épouser, mais ils font un enfant. L'amour maternel devient pour Rachel et Christine le socle d'une vide heureuse. Pierre voit sa fille épisodiquement. Des années plus tard, Rachel apprend la vérité. Le choc est immense. Un sentiment de culpabilité s'immisce progressivement entre la mère et la fille.

Mon point de vue : J'ai changé trois mots à la présentation du livre sur la 4ème de couv' car je n'aime pas qu'on dévoile l'intrigue d'un livre, surtout quand elle n'apparaît qu'aux trois quarts, bien que "tout le monde" connaisse le sujet ! Je vous conseille de ne pas aller chercher l'info sur le net, ça vous gâchera le bouquin. J'ai bien réussi à passer à côté...

Bref. Monsieur Beigbeder a dit un jour lors d'une de ses émissions télévisées qu'il fallait avoir lu le dernier Angot. Je l'admire beaucoup donc je me le suis fait offrir pour mon anniversaire. Eh bien, je reste dubitative. Je ne comprends pas tout à fait. De deux choses l'une, soit l'auteure a vécu cette épouvantable histoire et on lui doit le respect d'avoir réussi à la divulguer aux yeux de tous (pour la 3ème fois je crois), soit elle est issue de son imagination et dans ce cas-là, on peut critiquer.
Pourquoi les trois premiers quarts du livre sont-ils écrits de cette façon, avec toutes ces répétitions enfantines ? Quel est l'intérêt d'écrire ainsi ? C'est fatigant à la lecture, c'est dérangeant, l'histoire peut très bien être retranscrite ... "normalement" ou ... autrement !
J'ai mieux compris pourquoi lorsque l'intrigue a été dévoilée et j'ai imaginé la souffrance qui devait transpirer et retranscrite de cette façon étrange. Mais ça ne suffit pas.
Puis le dénouement survient, retranscrit dans une écriture beaucoup plus classique et adaptée à la situation. On se retrouve alors dans une situation dérangeante, un peu pris au dépourvu, comme lorsque l'avocat dresse sa plaidoirie à grands coups de manches, on ne s'attend pas à cette pointilleuse analyse et on reste alors scotché au bouquin jusqu'aux dernières lignes et on est content - en effet - "d'avoir lu le dernier Christine Angot"...