En souvenir d Andre - de Martin Winckler
Ça se déroulait toujours de la même manière. Une voix appelait sur mon cellulaire, tard le soir ou tôt le matin. Elle demandait à me rencontrer en tête-à-tête. Et donnait la phrase rituelle :
"En souvenir d'André."
Je me rendais à l'adresse indiquée et là, je rencontrais un homme, parfois seule, parfois avec une autre personne, de son âge ou plus jeune. On ne faisait pas de présentations. Ils connaissaient mon nom, ils m'avaient donné leur prénom. Lorsque le malade souffrait trop, l'autre personne était là pour m'expliquer. Je l'arrêtais très vite.
"Je vais d'abord m'occuper de la douleur."
Une très belle surprise ce roman. Au début, on se laisse vite attraper par le témoignage de notre auteur, du médecin qui a décidé de consacrer son temps libre à soulager la douleur de ses patients, comprenant que la médecine traditionnelle n'avait pas toujours les moyens de s'en charger. Il rencontre André puis de fil en aiguille, obligatoirement, beaucoup d'autres patients, plus d'hommes que de femmes, comme si les femmes ... non, je n'en dirai pas plus, il faut lire le livre !
Puis un jour, il a rencontré Nora...
On connaît Martin Winckler pour son incroyable roman "la maladie de Sachs" (que j'avais lu en février 2008), on ne peut pas l'oublier (j'ai beaucoup moins apprécié La vacation qui malgré tout m'a marquée). Mi-roman / mi-simili-reportage... Si on aime son style, on accroche. Mais la surprise dans "En souvenir d'André", c'est la fin, absolument inattendue, que l'on ne pouvait pas imaginer... Est-ce la réalité ? L'a-t-il vécu ? C'est bouleversant et merveilleux à la fois. Il se lit donc en deux jours, la moitié le premier jour et impossible de ne pas le finir dès qu'il a rencontré Nora !
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