Les sirenes de Bagdad - Yasmina Khadra

6,5/10 ★ Voici la quatrième de couverture : 

Kafr Karam. Un petit village aux confins du désert irakien. On y débat devant la télévision, et surtout on s'y ennuie, on attend, loin de la guerre que viennent de déclencher les occidentaux et qui embrase le reste du pays.

Mais le conflit, avec son lot de brutalités, d'incompréhensions et de bavures tragiques va finir par rattraper cette région où la foi, la tradition et l'honneur ne sont pas des mots vides de sens. Et quand une nouvelle humiliation vient profaner ce qu'un Bédouin a de plus sacré, alors s'ouvre le temps de la colère et de la riposte. Une vengeance terrible, sans merci, car désormais seul le sang pour laver ce qui a été souillé...

Quel roman ! Quelle épreuve !
En ce moment, le Mali souffre ; ses mausolées et autres édifices religieux sont détruits par des groupes islamistes... Dans ce roman, nous sommes en Irak et au Liban, deux pays situés bien loin du Mali, mais où les groupes armés détruisent tout sur leur passage, y compris en s'en prenant aux enfants et aux femmes.
L'auteur nous explique comment un jeune homme d'une vingtaine d'années, sans soucis, menant une vie calme, posée et réfléchie en viendra à voir sa vie transformée à cause d'une énième humiliation qui atteindra sa propre famille et donc son honneur. Il ne pourra donc plus continuer à vivre dans son village, son destin a été bouleversé en une journée. Il est contraint de rejoindre les rebelles qui se chargent de défendre leur nation.

Pour des occidentaux comme nous, qui avons du mal à comprendre ce que représente l'honneur de ces populations, Yasmina Khadra nous explique parfaitement ce qui se passe dans la tête de son héros pour tenter de nous approcher de ses valeurs intrinsèques.

Exceptionnellement, je vais citer l'un des paragraphes du livre : 

Que peut-on attendre d'un morveux qui placerait dans un mouroir la femme qui l'a porté dans son ventre, mis au monde au forceps, conçu fibre par fibre, élevé cran par cran et qui a veillé sur lui autant de fois que l'étoile sur son berger ?... Qu'il respecte nos mères à nous ? Qu'il baise la tête des vieillards de chez nous ?

Ce n'est qu'un passage très "soft", celui que j'aurais aimé reprendre dévoilerait l'intrigue, je ne peux donc pas le partager. Mais au milieu de la phrase, l'auteur dit simplement : "Un Occidental ne peut pas comprendre, ne peut pas soupçonner l'étendue du désastre." Et en effet, il faut bien admettre que nos cultures sont si différentes que nous ne pouvons qu'admettre. Sauf si on s'y attèle avec la volonté de comprendre justement. Oui, comprendre, si Monsieur Khadra, nous le pouvons, même si nous sommes bien peu nombreux, même si nous ne ressentirons jamais l'affront de la même façon.

C'est donc l'histoire de ce garçon, sa longue attente vers le combat, sa douloureuse quête du salut... Une bien terrible aventure !

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