"Le fils" Michel Rostain
7,5/10 ★ Voici la quatrième de couverture :
Papa ne peut plus traîner. Condoléances, etc. Le teinturier - recondoléances, etc. - débarrasse papa de la couette. Papa aurait voulu que ça dure, une file d'attente, une livraison, une tempête, juste que ça dure le temps de respirer encore un peu plus des bribes de mon odeur. Papa se dépouille, il perd, il perd."
Mais comment peut-on trouver la force d'écrire un roman aussi puissant après un drame aussi insupportable ? Michel Rostain nous frappe en plein cœur, il nous happe dans sa douleur tout en la décrivant avec un recul que je n'ose même pas pouvoir imaginer, un courage si respectable qu'on en devient humble, une force de combat que l'on aimerait posséder pour supporter l'insupportable. C'est un génie d'avoir su transformer un drame personnel en œuvre brillante, d'avoir transposé la mort en vie. Il a retrouvé un goût de vivre surprenant. On est admiratif, on a envie de le féliciter, de lui demander sa philosophie, on reste coi. Je pense que ce récit / roman a pu lui servir de thérapie, je l'espère. C'est une façon d'évacuer le trop-plein. Mais écrire de cette façon-là, c'est d'une respectabilité hors pair ! De plus, il ponctue son roman de touches humoristiques, notamment lors d'une scène d'obsèques qui a eu lieu quelques mois avant celle de son fils, c'est purement sensationnel, ce recul qu'il a su trouver. Je lui souhaite de garder l'envie de vivre éternellement. Quelle œuvre !
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