"L adversaire" Emmanuel Carrere

7/10Voici la quatrième de couverture :

Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. près d'être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. J'ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d'imposture et d'absence. D'imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu'il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d'autoroute ou dans les forêts du Jura. De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m'a touché de si près et touche, je crois, chacun d'entre nous.

C'est un livre dont on ressort gêné, perturbé et peu enclin à vouloir juste comprendre pourquoi. Ce type a pété un plomb et s'est enterré dans son mensonge peu après ses 20 ans. C'est un malade. Et cependant, il vit normalement. Il aime sa famille, il leur prouve quotidiennement, il paraît responsable, il est omniprésent et généreux, c'est à n'y rien comprendre. C'est ce qui a dû intriguer l'auteur qui a désiré en savoir un peu plus. Malheureusement, il n'est donné aucune explication satisfaisante, on est déçu car on n'a pas de solution qui nous permet de s'apitoyer ou à l'inverse de le haïr. Rien. Il n'en ressort rien sinon une forme de dégoût puisqu'il a réduit à néant la vie de deux petits enfants innocents, de sa femme qu'il aimait et de ses parents qui lui avaient pourtant donné plus que tout pour réussir, y compris leur confiance aveugle. C'est un phénomène assez dérangeant. Je n'ai pas aimé en fait.

Les livres de ce type sont un peu... à la mode, si j'ose m'exprimer ainsi, on pioche dans les faits divers et on tente de reconstituer quelque chose de sérieux, d'inspiré ou de romanesque. Je ne sais pas si je poursuivrai dans cette série-là. Il est sorti récemment un livre de ce type qui pourtant défie la critique : Claustria, de Régis Jauffret ou "rencontre avec le mal" comme a titré le JDD. Dans ce livre-ci - que je n'ai pas lu -, on reproche à l'auteur d'avoir purement et simplement inventé des passages pour donner un sens à l'agissement de ce père de famille qui a violé sa fille à 7 reprises en la séquestrant pendant 24 ans dans une cave de 30 m2 avec ses enfants incestueux. Le fait d'en avoir tiré un roman fictif pourrait être séduisant, je ne sais pas, je vais attendre d'en savoir davantage...

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