"Une forme de vie" Amelie Nothomb

Ce matin-là, je reçu une lettre d'un genre nouveau.

Chère Amélie Nothomb,

Votre roman représente à mes yeux l'œuvre la plus aboutie de tous vos romans. Je les ai tous lus, bien que trois d'entre eux ne m'aient pas plu. Je suis fascinée par votre don littéraire, par votre façon d'aborder le rapport humain et de le retranscrire à l'aide de phrases succinctes si bien associées les unes aux autres et enfin par votre génie, n'ayons pas peur des mots. Pourquoi succube me vient-il à l'esprit lorsque je cherche un adjectif pouvant vous qualifier ?

Vous parvenez à exploiter votre orgueil qui devient atout et qualité grâce à la subtilité de votre langage abouti. Vous dominez votre suffisance et en tirez profit pour nous offrir le meilleur de vous-même. Je vous adresse mon plus grand respect. Vous entrez dans le monde des plus grands auteurs littéraires, vos écrits seront très probablement étudiés, décortiqués et analysés par des étudiants spécialisés dans les années à venir.

Ce roman m'a interpellée, au point que j'avais pris la décision, pour la première fois de ma vie, de vous écrire. Comme tous les gens qui vous apprécient, je sais que vous recevez énormément de courrier et que vous trouvez le temps et la passion d'y répondre. Je me doute que le classement vertical ne doit pas faire partie de vos habitudes, sauf si le concepteur de l'épître fait preuve de fatuité, j'ai bien compris le message, répété sous diverses formes dans ce délicieux roman.

Comment avez-vous pu trouver une idée aussi originale pour nous faire partager votre opinion quant à la position des États-Unis en Irak ? Et d'où tenez-vous ce génie qui a consisté à transposer vos idées à travers un personnage hâbleur si attachant ? J'en reste coi. Si, je sais... Dans une ancienne vie, vous aviez l'apparence de cet oiseau d'exception, qui avait vécu durant plusieurs siècles car il renaissait de ses cendres : le phénix, unique en son genre, rare et supérieur à tous les autres !

J'ai réussi à interrompre ma lecture au milieu du livre pour qu'il m'en reste un petit peu pour le lendemain. Vos romans sont condensés. C'est un art. Mais je le regrette, ils sont trop minces, nous voudrions profiter davantage de votre talent.

En ce qui concerne Une forme de vie, je n'ai pas aimé la fin mais comment cette magique fable aurait-elle pu se terminer autrement ? On s'attache à votre personnage car on comprend votre dilemme, votre souffrance et votre désir inassouvi. Vous méritez de recevoir une insigne, je ne sais pas laquelle mais très probablement la récompense de votre dignité. 9,5/10 ★

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